Poésie (section en cours)
Da capo
Poèmes
Flammarion 1998
Début août
Rio de Janeiro, sur la plage, après la photo,
Une sorte d’orage, grouillant de couleurs noires
Et épicées, tournait au-dessus de nos têtes.
La lumière sombre remplaçait la mer.
Je cherchais une liste d’oiseaux,
Dans un petit livre jaune, la majorité
Étaient des rapaces.
L’amour s’ajoutait à la détresse
De l’amour.
Août
Les enfants qui vivent, ici,
Dans les égouts et les souterrains,
Vivent de vols et de poubelles.
Avec, quelquefois, un peu de prostitution.
*
Avec ça, tu peux toujours essayer
Qui te révèle ce qu’est la poésie.
*
Ce que tu vas écrire ne sera pas répété.
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Les arbres noirs
Poèmes
Flammarion 2006
L’heure dite
Poèmes
Flammarion 2011
p.
Imprévisible passé
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L’Humanité, juin 2012
(…..) il s’agit de divers voyages effectués à Moscou, dans les pays Baltes, à Irkoutsk, en Mongolie, soit les pays dits d’au-delà du « rideau de fer », avec des amis (Liliane Giraudon, Jean-Jacques Viton, Élisabeth Roudinesco, Christian Prigent lui-même…), ce à plusieurs reprises, en 1992, 2002, 2003, c’est-à-dire pendant et après la perestroïka et la glasnost décrétées par Gorbatchev, dans le but souvent de rencontrer des poètes. Le pays, sous ses yeux, change d’heure en heure et ne ressemble plus à ce qu’il était lors de ses premiers voyages en URSS, avant l’effondrement du mur de Berlin. Henri Deluy note tout dans une sorte de reportage en vers libres. Il remarque l’irruption féroce de l’argent dans une société naguère frugale par la force des choses et il cite à point nommé des poèmes de grands ancêtres. Alexandre Blok, Marina Tsvetaïeva, Boris Pasternak, Ossip Mandelstam, Anna Akhmatova, Vladimir Maïakovski… Chemin faisant, cédant à sa passion pour les nourritures terrestres, il raconte l’histoire du borchtch, celle du poulet à l’huître ou retrace l’odyssée du malossol, ce gros cornichon spécifique. Henri Deluy s’offre tout entier dans ce livre, où toutes ses passions et ses intérêts – y compris le goût des langues étrangères et de la traduction infinie – se marient sans nostalgie ostensible devant le rêve brisé mais au fond sans doute avec le cœur gros.
L’Humanité, juin 2012
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Imprévisible passé
Poèmes
Préface de Christian Prigent
Le Temps des Cerises 2012
Silence dimanche 28 juin 1992
Réveil les freux en bandes organisées
Café
Excellent travail fin du séjour cadeaux
Derniers courriers rendez-vous ce soir
Fils du dernier mari de Lili Brik
Grand amour de Vladimir
Louis Aragon et Louis Aragon avec
Maïakovski pour Jean Ristat
L’appartement tout entier
Maïakovskien murs couverts
Photos plafond sous les affiches
Livres en tas au-delà des rayons
Maïakovski en traduction dans toutes
Les langues du monde
Instant de tristesse et aussi questions toi
Non plus
Vladimir
Tu n’as rien dit tu meurs de toi-même
En 1930
C’est déjà fait en train de se faire
Tu ne dis rien
Et plus loin mais là
Sourire de Lili
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Kérosène Kitch
Poèmes
Flammarion 2017
Aller retour
-6
Relations
Personnelles
Avec ce vocabulaire
T’extraire
De la couche
Précautions
Dénégations
Aveuglements
Et négation
Partielle
Dans les rues
Serrées la capitale
Tchèque
Millénaire en ce début finalement
Ce corps qui n’est plus à la mesure
De ce que tu crois des gestes que tu fais
Seul
Ou pas seul mais solitaire raison chétive
Mais
La grive couchée dans un jargon indestructible
Ce que tu dis ou même disais alors à Prague
Capitale d’une gorge inconnue mais encore
Vivante à jamais frottée de miel ou autre
Puanteur
Textes sur la traduction, poèmes traduits (en cours)
Imprévisible Passé, p.189
Tu apprends le russe depuis cinquante ans
Tu ne le parleras jamais sans fautes
Tu n’es pas un polyglotte sérieux
Tu
Aimes ce rapport laborieux étalé sur
Des décennies avec de nombreuses langues
Comme avec autant de séquences narratives
D’un même ensemble tu aimes pouvoir agiter
Les langues à ta manière pénétrer les rouages
Même disloqués de ce que tu entends être
Dépaysé dans des langues ni inconnues
Ni intégrées
Extrait du Podcast Ça rime à quoi de France Culture, dimanche 19 février 2012